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Giampaolo Amoruso 

 Enfant, il grandit à l'ombre des Cristalleries de Boussu, fondées en 1836 et donc presque aussi anciennes que la Belgique. Son père s'y était établi venant de la Sicile. Cet ouvrier mineur et homme de toutes mains lui donna le goût du travail et un sens instinctif pour toute matière lui tombant sous la main. De sa mère il hérita une application incessante. Son signe zodiacal - taureau, 9 mai 1961 - n'est certainement pas sans influence. Cela allait de soi que Giampaolo commençât comme apprenti-souffleur de verre dans la cristallerie locale. Mais expressif comme il est, il recherchait plus que l'exécution de ce qui lui était prescrit. Le verre, déjà alors, était pour lui, bien plus qu'un gagne-pain, une façon de s'exprimer. Mais possédait-il le talent? Désirant tirer la chose au clair et se libérer des consignes contrariantes et des frustrations de la vie de fabrique, il va aller en apprentissage chez un styliste remarquable, Claude Laurent, à l'Ecole des Métiers d'Art de la Province du Hainaut à Mons. Dans l'atelier de SarsPoterie dans le Nord de la France, devenu assistant de l'artiste verrier, Jean-Pierre Umbdenstock, il sera fixé sur son avenir dans la voie choisie. Depuis l'an dernier, il s'est aménagé un atelier à Deerlijk, son nouveau bercail près de Courtrai, où son art s'épanouit pleinement. Un artiste devrait en principe possedé deux qualités principales: il se crée une langue spécifique, un moyen à utilisé pour sa démarche communicative; il doit avoir un message et posséder le talent de l'exprimer puis la faculté expressive de la transmission de valeurs. Celui qui n'a rien à dire doit se taire, n'est-ce pas? Giampaolo rassemble ces qualités. C'est un artisan, au sens le plus propre du mot. Il perçoit rapidement la problématique de la matière première, les propriétés d'une masse qui doit devenir une forme pourvue d'un contenu spirituel. Encore jeune, il dispose déjà d'une gamme d'accords artistiques qui se sont identifiés avec l'essence de sa faculté d'expression. Son métier d'artiste est incontesté. Giampaolo donne comme à ses humeurs, aux pensées qui le préoccupent, ses idéaux artistiques. Il exprime ses aspirations d'homme juvenil, aussi bien que le caractère temporaire de l'existence humaine. Il considère avec une ironie douce le battage futile des esprits bornés de ce monde. De même, il se laisse inspirer par des bribes de réalité: attitudes de personnes familières ou rencontrées par hasard, paraissant vivre au jour le jour, pour qui chaque instant pourrait être à nouveau toute la vie. Par là, il peut synthétiser de manière adéquate le fait divers, l'accidentel narratif. bien qu'il puisse en être autrement, il se limite à un mode d'expression spécifique, reconnaissable: par des figures sphériques, des têtes, des poissons et d'autres animaux. Ses formes sont baroques, enflées et malgré tout légères, présentes matériellement, ayant parfois l'esprit absent. Le corps humain, la tête sont les éléments de base des figurines gesticulantes, souvent des couples, s'étirant souvent en hauteur, mais nullement désireuses de s'arracher à la mère terre; une grimace ou une tête bouffonne avec un crâne bien arrondi. Les petits yeux apitoyés ou fourbes se rapprochent; les petites oreilles suggèrent une réceptivité restreinte. Ces statuettes, si elles sont guère influençables, intriguent cependant le spectateur. 

Jan Walgrave



 BIO - EN

As a child, he grew up in the shadow of the Cristalleries de Boussu, founded in 1836 and therefore almost as old as Belgium itself. His father had settled there from Sicily. This miner and jack-of-all-trades gave him a taste for hard work and an instinctive feel for any material he came across. From his mother, he inherited a relentless dedication to his work. His zodiac sign - Taurus, May 9 1961 - is certainly not without influence. It was only natural that Giampaolo should start out as a glassblower's apprentice in the local glassworks. But expressive as he was, he sought more than the execution of what was prescribed. Even then, glass was more than a livelihood for him, it was a way of expressing himself. But did he have the talent? Wishing to clear the air and free himself from the frustrating instructions of factory life, he apprenticed with a remarkable designer, Claude Laurent, at the Ecole des Métiers d'Art de la Province du Hainaut in Mons. At the SarsPoterie workshop in northern France, where he became assistant to glass artist Jean-Pierre Umbdenstock, he will be able to determine his future in his chosen field. Since last year, he has set up his own studio in Deerlijk, his new home near Kortrijk, where his art flourishes. In principle, an artist should possess two main qualities: he creates for himself a specific language, a means to be used for his communicative approach; he must have a message and possess the talent to express it, then the expressive faculty to transmit values. He who has nothing to say should keep his mouth shut, shouldn't he? Giampaolo has all these qualities. He's a craftsman, in the truest sense of the word. He quickly grasps the problem of raw materials, the properties of a mass that must become a form with spiritual content. Still young, he already possessed a range of artistic chords that identified with the essence of his expressive faculty. His craft as an artist is undisputed. Giampaolo gives expression to his moods, the thoughts that preoccupy him, his artistic ideals. He expresses his aspirations as a juvenile man, as well as the temporary nature of human existence. He views with gentle irony the futile hype of the world's narrow-minded minds. Likewise, he lets himself be inspired by snippets of reality: the attitudes of people he knows or meets by chance, who seem to live from day to day, for whom each moment could once again be a lifetime. Although it could be otherwise, he limits himself to a specific, recognizable mode of expression: spherical figures, heads, fish and other animals. His forms are baroque, swollen yet light, materially present, sometimes absent-minded. The human body and head are the basic elements of these gesticulating figures, often couples, often stretching high, but in no way eager to tear themselves away from Mother Earth; a grimace or a buffoonish head with a well rounded skull. Small, pitying or deceitful eyes move closer together; small ears suggest limited receptivity. These statuettes, though hardly suggestible, nevertheless intrigue the viewer. 

Jan Walgrave