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Giampaolo Amoruso 

Signalement : artiste belge d'origine sicilienne représenté par plusieurs galeries prestigieuses de l'Europe du Nord connu pour son habileté et sa fidélité au soufflage. Profil : ancien ouvrier verrier de la manufacture belge de Boussu, il a, selon ses lires, «explosé», en découvrant toutes les techniques du verre artistique en 1987 à Sars-Poteries. Activité: ,père d'une bande de créatures multiraciales activistes, mais non dangereuses. Signes particuliers : entêté, mais pas têtu (parfois l'inverse). Mission : invitation à l'atelier, exposition, après résidence. Comment préparer une résidence alors que l'on est connu pour créer dans l'instantanéité du soufflage ? Le fait de sortir de mon atelier et de changer mes habitudes m'a emballé, moi qui suis par nature casanier. Cela m'a permis de faire d'autres choses tout en conservant le même équilibre dans mon travail. Je voulais privilégier l'émotion directe du soufflage, mais j'avais quand même un thème de départ : l'Afrique et sa confrontation avec le continent européen. Nous vivons en Europe dans une liberté apparente mais très encadrée. Les Africains sont souvent opprimés, mais ils sont intérieurement plus libres que nous. J'ai représenté cela par des globes transparents évoquant pour moi la liberté. Une première, puisque mon travail est toujours opaque. J'ai suivi cette idée, puis je me suis mis à créer librement, sans m'enfermer dans un moule. Il y a un personnage féminin en balançoire avec un chien en laisse que j'ai baptisé «Prison récréative» , des «Réceptacles vaudou» figurent les poupées que l'on transperce d'aiguilles, et les «Réceptacles pour légionnaires» où des soldats en plastique s'entassent dans le globe. La tortue symbolise toutes les cultures du monde. Mon travail est toujours spontané. En ce sens, le verre me satisfait complètement. Je dessine avec. Comment est né ce thème général plutôt dédié à l'Afrique ? Cela m'a pris trois ans. J'ai découvert Floris Jespers, peintre belge qui a vécu en Afrique et réalisé une série de portraits qui m'ont impressionné. J'ai décidé de faire des essais moi-même sur ce thème et, tout de suite, des idées sont venues. Je voulais parler de l'Afrique autrement que par la communication instantanée et froide dans laquelle nous baignons. Cela n'a pas marché tout de suite. Je me suis rendu compte qu'auprès du public, il y avait un vrai problème quand il s'agit de parler de l'Afrique et de représenter des personnages noirs. Êtes-vous déjà allé en Afrique ? Jamais. J'ai bien sûr envie d'y aller, mais je cherche à préserver son mystère. J'ai la crainte de confronter la réalité à mon imaginaire. Mon travail deviendrait alors peut-être trop anecdotique. Techniquement, comment s'élaborent ces petits théâtres ? Je veux que l'on sente la spontanéité du travail à chaud. Je souffle une forme transparente que je le roule sur du verre en poudre pour exprimer les détails, la bouche, les yeux... D'autres éléments sont préparés à l'avance, puis collés à chaud. Je réchauffe ensuite et forme la pièce définitive. Il n'y a plus d'interventions après le passage dans l'arche de recuisson, à part le sablage. Les accessoires, bijoux ou parures sont en verre filé à la flamme. Certains sont peints à l'or.



Après dix ans de personnages, n'y a-t-il pas un " système " Amoruso ? Pourriez vous changer de matériau ? Le verre est fascinant. Je me dis que beaucoup d'artistes doivent être jaloux. Ils souhaiteraient faire des oeuvres en verre, mais ne maîtrisent pas la technique. Et s'ils vont les faire réaliser à Murano, ils ne pourront pas se confronter directement au matériau. Pourquoi irais-je utiliser du bronze ? J'ai tout en quelques minutes : forme, matière, patine et couleurs... Mes personnages ont beaucoup évolué depuis dix ans. C'est peut-être quelquefois considéré comme du business, mais les gens apprécient et c'est important pour moi. D'autre part, je fixe mes prix et veille à ce que mes sculptures soient abordables. Revendiquez-vous une influence flamande ? D'abord à travers des rencontres. Le sculpteur José Vermeersch m'a découvert, fait entrer dans son atelier et dans un circuit de galeries. Il voulait utiliser le verre, avait essayé dans des industries, et trouvait cela stérile. Il m'a appris la rigueur et me disait : il faut que tu travailles, inlassablement, régulièrement, naturellement, comme tu respires. La culture flamande est proche de la culture italienne. Le côté familial, le goût des belles choses... Mais il y a peut-être également en moi d'autres influences transalpines, celles du baroque et de la tragédie. 

T.de Beaumont 


Description: Belgian artist of Sicilian origin, represented by several prestigious Northern European galleries, known for his skill and fidelity to glassblowing. Profile: a former glassworker at the Belgian Boussu factory, he "exploded" when he discovered all the techniques of artistic glass in 1987 at Sars-Poteries. Activity: father of a gang of activist, but not dangerous, multiracial creatures. Distinguishing marks: stubborn, but not headstrong (sometimes the opposite). Mission: invitation to workshop, exhibition, after residency. How do you prepare for a residency when you're known for creating in the immediacy of blowing? As a homebody by nature, I was thrilled to get out of my studio and change my habits. It allowed me to do other things while maintaining the same balance in my work. I wanted to focus on the direct emotion of blowing, but I still had a starting theme: Africa and its confrontation with the European continent. In Europe, we live in apparent freedom, but it's very restricted. Africans are often oppressed, but inwardly they are freer than we are. I've represented this with transparent globes that evoke freedom for me. A first, since my work is always opaque. I followed this idea, then began to create freely, without locking myself into a mold. There's a female figure on a swing with a dog on a leash that I've christened "Prison Recreation", "Voodoo Receptacles" featuring dolls pierced with needles, and "Legionnaire Receptacles" where plastic soldiers pile up in the globe. The turtle symbolizes all the world's cultures. My work is always spontaneous. In that sense, glass satisfies me completely. I draw with it. How did this general theme of Africa come about? It took me three years. I discovered Floris Jespers, a Belgian painter who lived in Africa and produced a series of portraits that impressed me. I decided to try my hand at this theme myself, and ideas immediately came to me. I wanted to talk about Africa in a different way from the instant, cold communication we're all immersed in. It didn't work right away. I realized that the public had a real problem when it came to talking about Africa and portraying black characters. Have you ever been to Africa? No, I haven't. Of course I want to go there, but I try to preserve its mystery. I'm afraid of confronting reality with my imagination. Then my work might become too anecdotal. Technically, how are these little theaters created? I want you to feel the spontaneity of working on the spot. I blow out a transparent shape and roll it on powdered glass to express the details, the mouth, the eyes... Other elements are prepared in advance, then hot-glued. I then reheat and shape the final piece. There is no further intervention after the piece has passed through the annealing arch, apart from sandblasting. Accessories, jewelry and ornaments are made of flame-spun glass. Some are gold-painted.



After ten years as a character, isn't there an Amoruso "system"? Could you change materials? Glass is fascinating. I think a lot of artists must be jealous. They'd like to make works in glass, but they haven't mastered the technique. And if they go and have them made in Murano, they won't be able to confront the material directly. Why would I use bronze? I have everything in a few minutes: shape, material, patina and color... My figures have evolved considerably over the last ten years. It may sometimes be seen as business, but people appreciate it and that's important to me. I also set my own prices and make sure that my sculptures are affordable. Do you claim a Flemish influence? Firstly, through encounters. The sculptor José Vermeersch discovered me and invited me into his studio and gallery circuit. He wanted to use glass, had tried it in industry and found it sterile. He taught me rigor and told me: you have to work, tirelessly, regularly, naturally, like you breathe. Flemish culture is close to Italian culture. The family aspect, the taste for beautiful things... But there may also be other transalpine influences in me, those of the Baroque and tragedy.

T.de Beaumont